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Reflection
Philosophy

University, School

lycée françois 1er vitry le françois

Grade, Teacher, Year

2012

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Jan P. ©
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ID# 31723







EXPLICATION DE TEXTE PHILOSOPHIQUE

Epictète, Manuel, paragraphes 1 et 5

 

On estime que le bonheur est le but ultime de chaque être humain. Certains pensent que chaque être est à lui-seul apte à faire son bonheur, que celui ci dépend de ses choix et de ses actes. Nous pensons que l’accès à l’utopie de la vie humaine ne peut être atteint que par ce qui dépend de nous. Or dans son Manuel, Epictète stipule que l’Homme ne peut pas contrôler ce qui ne dépend pas de lui, la richesse, la mort, l’opinion des autres. L’Homme doit alors se concentrer sur ce qu’il peut contrôler, c’est à dire son âme, qui est la seule partie libre de son être. Mais alors, si l’Homme se résout à ne subvenir qu’à ce qui ne dépend de lui sans vouloir changer ce qui n’en dépend pas, cela le conduirait-il au bonheur ? Les enjeux sont ici d’ordre moral. Il s’agit maintenant de savoir dans quelles mesures et sous quels critères peut-on séparer et classer ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas. L'intérêt principal de ce texte réside dans l'affirmation d'une liberté intérieure, qui consiste en une condition indispensable au bonheur. La sagesse stoïcienne peut-elle alors nous faire accéder au bonheur ?

 

Dans son Manuel, Epictète dit : « Dépendent de nous l’opinion, la tendance, le désir, l’aversion, en un mot toutes nos œuvres propres. » Epictète définit ainsi ce qui dépend de nous, ce sur quoi nous pouvons agir, ce qui nous est intérieur. Il faut alors savoir discriminer entre ce qui est de notre ressort et donc de notre volonté, de ce qui ne l’est pas. Le mal ne réside pas dans les évènements mais dans la façon dont nous les interprétons.

Ce n’est pas une chose en elle-même qui nous fait souffrir mais la représentation et le jugement que nous portons sur elle. Par exemple, la mort n’est rien en elle-même mais pourtant la pensée de la mort nous fait souffrir.

 

Le destin peut parfois être accablant en dépit de notre volonté mais il dépend de nous d’apprendre à relativiser pour affronter les durs évènements. De cette façon Sénèque stipule « Les destins conduisent celui qui veut, ils traînent celui qui ne veut pas. »

Epictète explique que la liberté réside dans ce qui dépend de nous. « Les choses qui dépendent de nous sont naturellement libres, sans empêchement, sans entrave » En effet pour les stoïciens, la liberté consiste en la liberté de pensée elle-même.

 

Cependant, un nombre considérables de choses ne dépendent pas de nous « le corps, la richesse, les témoignages de considération, les hautes charges, en un mot toutes les choses qui ne sont pas nos œuvres propres ». Selon Epictète, le bonheur réside non pas dans les choses qui ne dépendent pas de nous, mais dans la représentation que nous nous faisons de celles-ci. En suivant ce point de vue, on peut alors dire que le bonheur est contenu dans notre liberté et notre volonté. Il nous appartient donc de nous efforcer à faire notre bonheur, sans nous perdre dans des quêtes futiles et illusoires qui ne dépendent pas de nous. Nous ne sommes pas maîtres de notre destin, il ne faut pas penser pour autant que tout nous échappe et que nous ne sommes pas responsables de ce qui ne dépend pas directement de nous. L’univers stoïcien est dirigé par le Destin et la Providence qui ne dépendent pas de nous mais sur lesquels nous avons une sorte de pouvoir, dans la mesure où nous pouvons user de notre pouvoir de réflexion. L’univers épicurien quant à lui est gouverné par le hasard. Cependant ses deux doctrines sont reliées, chacun considère que le bonheur et la vertu sont unis dans un état de sagesse.

 

« Si tu prends pour libres les choses naturellement serves, pour propres à toi-même les choses propres à autrui, tu connaîtras l’entrave, l’affliction, le trouble, tu accuseras dieux et hommes. » En effet la conséquence d’un être voulant posséder la richesse des autres est le trouble, celui-ci ne connaîtra alors pas le bonheur. Au contraire, « si tu prends pour tien seulement ce qui est tien, pour propre à autrui ce qui est, de faire, propre à autrui, personne ne te contraindra jamais […] car tu ne souffriras aucun dommage. » Si nous nous contentons de ce qui dépend de nous, nous serons dans un état d’ataraxie. Cependant même si nous ne sommes pas responsables de notre destin et de ses facteurs extérieurs, il dépend de nous de leur donner notre assentiment.

 

 «Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les jugements qu’ils portent sur les choses. » Nous pouvons alors dire que ce qui compte ne sont pas les choses ni les faits en eux-mêmes mais la vision et le sentiment qu’ils nous font ressentir.  La Raison est par définition, bonne. Il n’y a par conséquent pas de mal absolu par rapport au Tout, ce n’est que par rapport à notre angle de vision limité que les choses peuvent être perçues comme mauvaises.

 

Ainsi, on peut dire que pour atteindre le bonheur, il faut faire la distinction entre ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas. La seule chose dépendant de nous est notre âme, moteur de notre pensée. Il faut donc l’utiliser à bon escient afin d’avoir un certain contrôle même sur ce qui ne dépend pas de nous et ce sur quoi nous n’avons aucun pouvoir à proprement parlé. Les choses qui ne dépendent pas de nous ne peuvent pas nous mener à elles-seules vers l’ataraxie, il faut pour cela user d’une bonne représentation.


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