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Exposé

Le sanctuaire panhellénique de Delphes

1.625 Words / ~3 pages sternsternsternsternstern_0.2 Author Heidi C. in Dec. 2013
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University, School

Paul Valéry Montpellier

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2013

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Heidi C. ©
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ID# 35843







Le sanctuaire panhellénique de Delphes


Situé au flanc du mont Parnasse, le site du sanctuaire panhellénique de Delphes était considéré par les grecs comme le centre de leur monde, l'Omphalos, où deux aigles dépêchés par Zeus s'y seraient rejoint. De plus, pour les grecs c'est Apollon lui-même qui aurait fondé Delphes et c'est ce caractère divin qui fait qu'elle est choisie comme sanctuaire. Le document étudié en est donc un plan restitué, extrait du Guide de Delphes, le site de l'Ecole française d'Athènes. Limité par des murs, un péribole, le sanctuaire est composé de divers bâtiments sacrés et publics. Les auteurs du plan on numérotés ces bâtiments à partir de l'entrée de la voie sacrée, chemin que prenaient les processions. Accessible et par la mer en débarquant à Kirrha et par la montagne en franchissant la passe d'Arachova, le sanctuaire de Delphes était un passage incontournable pour tous les grecs, notamment pour la consultation de l'oracle ou encore pour quérir l'aval d'Apollon pour toute nouvelle entreprise comme la fondation d'une colonie. Mais la particularité de ce site est qu'il est qualifié de panhellénique, donc commun à tous les Grecs et nous allons donc tenter de répondre alors à la problématique suivante : Quels sont les éléments qui font de ce sanctuaire un symbole d'unité du monde grec ?

Nous tenterons d'y répondre en trois parties : une première montrant les éléments qui font de lui un lieu de culte, une seconde les éléments qui font de lui un lieu de mémoire et enfin, une troisième montrant qu'il était un lieu de vie à l'image de toutes les cités grecques.


I- Un lieu de culte


1- Apollon


Le sanctuaire de Delphes peut d'abord être considéré comme un lieu sacré pour les Grecs, un lieu de culte envers Apollon, dieu fondateur du sanctuaire.

Le nom de Delphes (pluriel Δελφοί / Delphoí) vient du dauphin (δελφίς / delphís) : dans la poésie homérique, Apollon aurait pris la forme de cet animal pour attirer les marins crétois chargés d'instaurer son culte sur le site.  Celui-ci aurait ensuite tué un un serpent, Python, fils de Gaïa, gardien du site de l'oracle qui était consacré à Gaia. La présence de cet oracle est attesté par la présence du Rocher de la Sybille (14), qui prédisait l'avenir. Le culte pour Apollon était au coeur de la vie du sanctuaire, en témoigne la position centrale du Temple (27), bâti entre 370 et 330 sur le site, temple qui d'ailleurs avait la particularité d'être un élément majeur, car il abritait l'oracle. Ce temple, fait de six colonnes en façade et quinze en longueur, était le fruit de six reconstruction successives, la construction du premier temple étant estimée aux alentours du VIIIè avjc, date de développement du sanctuaire. Lorsque le dieu s'appropria le sanctuaire il en fit une sorte de guide pour les humains, ce qui fit de lui le patron des entreprises coloniales. Son prestige était tel que dès le Viè siècle par exemple, l'Apollon Pythien supplantera l'Apollon de Délos.

2- Vocation oraculaire


Mais la vocation même du sanctuaire est la divination. Les grecs arrivaient à l'autel de Chios (24), dont les habitants manifestèrent très tôt une piété pour Apollon, et avaient le droit de promantie. L'autel était l'élément le plus important car il permettait de réaliser les sacrifices. Il était situé devant le temple et les grecs devaient sacrifier une chèvre pour pouvoir consulter. A l'intérieur du temple dans une salle spéciale officiait la Pythie, prêtresse de l'oracle de Delphes. Elle était choisie pour sa chasteté et son ignorance du monde extérieur et servait de "porte-parole" de la vérité apollinienne qu'elle rendait dans un état de transe et qui était traduite par une prêtre. La consultation de l'oracle était un passage obligé pour quérir l'aval d'Apollon pour toute nouvelle entreprise. C'est le cas par exemple lors de la fondation d'une colonie, qui est toujours précédée d'une visite du sanctuaire et de la consultation des oracles par l'oikiste.


II- Un lieu de mémoire

1- Des bâtiments pour honorer la mémoire

Le sanctuaire de Delphes peut aussi être considéré comme un espace où la présence de la mémoire est très forte. Le premier aspect est lié à la volonté de remercier un dieu en cas de victoire, par exemple. Ceci est directement lié à l'érection de diverses constructions, notamment celle des trésors, sortes de chapelles de taille moyenne construites par les cités suite à de bons évènements pour contenir les offrandes faites à Apollon par les pèlerins. Les trésors n'étaient pas une exception delphique mais on en comptait une vingtaine, chiffre remarquable, dont les plus anciens comme le trésor de Corinthe (18) érigé aux alentours de 600 av J-C était de simples chambres, plus tard le modèle du porche à deux colonnes, orné de frises et très luxueux dominera. Pour honorer Apollon, les Grecs procédait à des offrandes, des ex-votos, signifiant "en conséquence d'un voeu", pouvant prendre diverses formes comme par exemple le char du Soleil de Lysippe, offert par les Rhodiens (26). A ces ex-voto s'ajoutaient d'innombrables offrandes offertes par des particuliers, et exposées dans les trésors. Ceux-ci étant présent en grande quantité, deux fosses sont creusées dans l'Aire du Temple d'Apollon pour les y entreposer.

2- Rappeller les grands évènements et les grands hommes


Delphes est aussi un lieu de commémoration de l'histoire grecque qui permet aussi aux cités d'"étaler" leur victoires ou de grands évènements ayant marqué leur histoire, leur puissance et leur richesse. C'est le cas par exemple du trésor des Athéniens (10) qui, construit en marbre de Paros grâce à la dîme du butin de Marathon, rappelle à travers une frise le combat des grecs contre les Amazones et la victoire des Athéniens contre les perses de Darius. C'est le cas aussi du le trésor de Siphnos (7), fait de marbre et surmonté d'une frise rapellant le jugement de Pâris ou une gigantomachie, ou encore le trésor de Thèbes (8).

En plus de garder les offrandes, les constructions servaient aussi à rappeller le passages de personnages majeurs comme par exemple le pilier de Prusias (31), surmonté d'une statue équestre de ce roi de Bythinie ou encore les emplacements tel que le portique d'Attale Ier (34), souverain de Pergame au Iième. Les statues jouaient aussi un rôle important, ce qui est constaté par leur emplacement à l'entrée de la voie sacrée. Prenons l'exemple de l'ex voto des Athéniens (2) composé de seize statues représentant Athéna, Apollon et Miltiade sur le même plan et dix héros vitorieux puis trois magistrats. De plus, Lysandre fait aussi ériger des statues à sa gloire personnelle durant la bataille de l'Agios Potamosn, ce que l'on va appeller Les Navarques (1). Il s'y fait représenter, autour d'une trentaine de statues, en train de se faire couronner entre autre par Castor et Pollux. Autre exemple le Sphinx des Naxiens (59) situé à une place prestigieuse, à côté du rocher de la Sybille, semble avoir plus pour vocation de montrer la puissance de Naxos et sa richesse qu'un sens purement religieux.


III- Un lieu de vie pour tous les grecs


1- Un sanctuaire à l'image de la cité


Delphes etait un sanctuaire panhellénique, un lieu qui regroupait donc tous les grecs. Ils étaient des complexes architecturaux extérieurs à la cité et étaient le seul lieu où les Grecs prenaient part à des célébrations religieuses communes. Il était donc construit de manière à ce qu'il reflète une partie de la cité : en effet, même si certaines constructions comme le stade étaient situées à l'extérieur du sanctuaires, celui-ci abritait par exemple un théâtre (29) qui pouvait contenir jusqu'à cinq milles personnes lors d'évenements tels que les fêtes delphiques où avaient lieux les jeux pythiques, des concours de musique, de poésie etc.

Il faut imaginer le sanctuaire comme un lieu de passage pour des personnes venues de la Grèce entière, un lieu de rencontre donc. Certains édifices en résultent directement : c'est le cas par exemple pour le Lesché des Cnidiens, un lieu de conversation. Le site était décoré de tableaux, Pausanias raconte par exemple que la fontaine Cassotis renfermait des tableaux de Polygnote.

2- Delphes et la politique


Mais un des autres aspects que laisse transparaître Delphes est son influence politique dans le monde hellène. Cela est directement visible à travers la présence de bâtiments comme par exemple le Bouleutérion (11), où siégeait le Sénat de Delphes ou encore les Prytannées (20).

Le sanctuaire représentait aussi une autorité politique internationale : comme Apollon, les hommes se battent pour en avoir le contrôle, et cela pendant plus de mille ans. Mais l'administration du sanctuaire est organisée par l'amphictionie, douze peuples qui s'occupaient des affaires de la Grèce entière comme par exemple des Ioniens, des Doriens, des Thessaliens, des Maliens etc. Ceux-ci s'occupaient d'arbitrer des conflits, déclencher des guerres communes...

Mais ce centre oraculaire pouvait aussi, comme le pense Hérodote, être comparé à une porte ouverte à la corruption. En effet, les prêtres qui rendaient l'oracle avait un pouvoir certain, car les décisions prises pouvait avoir un fort impact par exemple lorsqu'il s'agissait de déclencher ou non une guerre.

Delphes était aussi un moyen pour les cités de rayonner, à travers les trésors ou les constructions qui montraient leur puissance.


Pour conclure nous pouvons dire que le sanctuaire a clairement une vocation de rassemblement, principalement grâce à la religion. Tous ces grecs se réunnissaient dans le but d'honorer Apollon et d'assister aux oracles rendus par la Pythie, et étaient donc unis par une religion et par des pratiques communes. Mais il faut nuancer ce propos : certes Delphes apparaît comme lieu de rassemblement, mais cette volonté est quelque peu entâchée par la volonté des cités à mettre en avant leur puissance. Le plan permet davantage de montrer cet aspect notamment par la vision de cette voie sacrée qui en son premier plan ne laisse apparaître que des trésors toujours plus raffinés et non pas par exemple ce grand temple d'Apollon qui, l'on peut penser, pouvait faire modeste auprès de bâtiments plus originaux les uns que les autres.



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